jeudi 16 février 2017

L'influence de l'odeur des croissants chauds sur la bonté humaine - Ruwen Ogien




Titre : L'influence de l'odeur des croissants chauds sur la bonté humaine ET AUTRES QUESTIONS DE  PHILOSOPHIE MORALE EXPÉRIMENTALE

Auteur : Ruwen Ogien

Maison d'édition : Grasset

Date de publication : 2011

Genre : Philosophie

Citation : (tirée de l'introduction) "Imaginez un canot de sauvetage pris dans une tempête en pleine mer. À son bord, il y a quatre hommes et un chien.
Tous les cinq vont mourir si aucun homme n'accepte d'être sacrifié, ou si le chien n'est pas jeté par-dessus bord.
Est-il moralement permis de jeter le chien à la mer simplement parce que c'est un chien, sans autre argument ?
Qu'en pensez-vous ?
Supposez, à présent, que ces hommes soient des nazis en fuite, auteurs de massacres de masse barbares, et que le chien soit un de ces sauveteurs héroïques, qui ont permis à des dizaines de personnes d'échapper à une mort atroce après un tremblement de terre.
Est-ce que cela changerait quelque chose à votre façon d'évaluer leurs droits respectifs à rester sur le canot de sauvetage ?"

Résumé du livre : Vous trouverez dans ce livre des histoires de criminels invisibles, de canots de sauvetage qui risquent de couler si on ne sacrifie pas un passager, de machines à donner du plaisir que personne n'a envie d'utiliser, de tramway fous qu'il faut arrêter par n'importe quel moyen, y compris en jetant un gros homme sur la voie. Vous y lirez des récits d'expériences montrant qu'il faut peu de choses pour se comporter comme un monstre, et d'autres expériences prouvant qu'il faut encore moins de choses pour se comporter quasiment comme un saint : une pièce de monnaie qu'on trouve dans la rue par hasard, une bonne odeur de croissants chauds qu'on respire en passant.
Vous y serez confrontés à des casse-tête moraux. Est-il cohérent de dire : "Ma vie est digne d'être vécue, mais j'aurais préféré ne pas naître" ? Est-il acceptable de laisser mourir une personne pour transplanter ses organes sur cinq malades qui en ont un besoin vital ? Vaut-il mieux vivre la vie brève et médiocre d'un poulet d'élevage industriel ou ne pas vivre du tout ?
Cependant, le but de ce livre n'est pas de montrer qu'il est difficile de savoir ce qui est bien ou mal, juste ou injuste. Il est de proposer une sorte de boîte à outils intellectuels pour affronter le débat moral sans se laisser intimider par les grands mots ("dignité", "vertu", "devoir", etc.), et les grandes déclarations de principe ("il ne faut jamais traiter une personne comme un simple moyen", etc.).
C'est une invitation à faire de la philosophie morale autrement, à penser l'éthique librement.

Commentaire personnel : C'est loin d'être le premier livre de Ruwen Ogien, qui a aujourd'hui écrit 31 livres. Pour ceux qui ne le connaissent pas, il est né en Allemagne et est arrivé en France peu après sa naissance. C'est un philosophe français libertaire contemporain, directeur de recherche au CNRS en philosophie, mais est aussi membre du laboratoire La République des savoirs. Il s'intéresse particulièrement à la philosophie morale et à celle des sciences sociales.
Ayant eu mon Bac L et donc 8h de cours de philo par semaine et un petit 7 à mon épreuve finale, je m'étais découragée et j'étais surtout dégoûtée de cette matière. J'avais acheté ce livre car un de mes profs de philosophie nous l'avait fortement conseillé pour nous aider durant l'année et surtout l'épreuve. Je l'ai donc jamais lu, jusqu'à il y a quelques semaines où je me suis dit "tu peux le faire, vas-y courage, c'est juste de la philosophie, ça peut pas te faire de mal". J'ai commencé à le lire, et j'ai accroché dès l'introduction (la citation que j'ai mise ci-dessus). J'ai trouvé très amusant les exemples tout au long du livre. Car si vous voulez un roman avec une histoire qui commence avec un problème  et une succession de malheurs au héros pour finir par un happy ending, ce n'est pas le bon livre pour vous. Il n'y a pas d'histoire. C'est un enchaînement d'exemples, de courtes "histoires", afin de remettre en question nos jugements moraux, mais surtout de se demander qu'est-ce qu'on aurait fait à ce moment-là si ça nous arrivait.
Le livre est divisé en quatre parties : l'introduction, le développement, la conclusion, et le glossaire (où tous les mots difficiles sont bien expliqués). Le seul hic, c'est que Ruwen pose beaucoup de questions et n'apporte pas suffisamment de réponses. Mais c'est un choix d'écriture, comme c'est expliqué dans le résumé.
Vous pourrez le trouver pour 7€50 en livre de poche.
Je le conseille pour tous les lycéens en première ou terminale, pour ceux qui veulent découvrir la philosophie facilement avant de commencer les cours ou avant de passer le bac. C'est quand même relativement bien expliqué je trouve, il utilise un vocabulaire simple et large pour parler de choses pointues. Il n'hésite pas à expliquer ce qu'il pense être compliqué pour nous lecteurs, soit en note en bas de la page, soit dans le Glossaire à la fin du livre.

Même Marie-Antoinette (ma minette) a l'air de l'apprécier !

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