mardi 9 mai 2017

Les Âmes des enfants endormis - Mia Yun




Titre : Les Âmes des enfants endormis

Auteur : Mia Yun

Publication : 2017

Maison d'édition : Denoël

Couverture : Peter Augustin

Nombre de pages : 275

Traducteur : Traduit de l'anglais par Lucie Modde

Résumé : Avec un père absent et peu fiable, la jeune Kyung-A, son frère, sa soeur et sa mère ne peuvent compter que sur eux-mêmes. De déménagements en nouvelles rencontres, d'emplois précaires en drames adolescents, chacun apprend à se débrouiller seul, fort de savoir qu'il pourra retourner auprès des siens à tout moment. Mais, le temps passant, les enfants se font happer par leur destinée individuelle et par la grande Histoire, et désertent ce foyer familial si fragile.

Sur l'auteur : Mia Yun naît à Séoul en 1956. Elle grandit en Corée du Sud avant de partir suivre un master d'écriture au City College de New York. Elle s'installe alors aux Etats-Unis, où elle mène une carrière de journaliste, traductrice et écrivain. Correspondante du journal Evergreen Review pour la Corée, elle vit aujourd'hui à Brooklyn. 

Citation : "Mère devait ne pas pouvoir s'offrir mieux que la vieille maison hantée. Un portail en bois surmonté d'un toit de tuile s'ouvrit avec un grincement aigu, nous donnant accès à une cour cimentée entourée de murs couverts de mousse, que des toits aériens et des corniches tombantes maintenaient à l'ombre. Des fleurs d'été aux couleurs vives s'ouvraient au bas des murs de brique, se détachant sur le fouillis des plantes grimpantes. Mon frère, ma soeur et moi prîmes soudain conscience que nous ne reverrions jamais le joli monde chatoyant et si sûr qui existait derrière le portail bleu."

Commentaire personnel : Ce roman me fait penser à une série de toiles. Mia Yun nous peint plusieurs scènes de la vie de Kyung-A, de son enfance, des moments passés avec son frère, sa soeur, ou encore sa cousine. Les sentiments de la petite héroïne ne sont pas implicitement décrits, et c'est pour quoi nous devons chercher à comprendre la situation, quand l'histoire se passe-t-elle, à quel âge elle peut avoir à ce moment-là... Le roman me fait penser à une série d'évènements de sa vie oui, décrits de manière très poétique. L'univers coréen est interpellant, on sent la beauté du regard sur la vie à travers les yeux innocents de Kyung-A. 


Mia Yun nous décrit les paysages afin de pouvoir voir ces toiles si fraîchement peintes. Beaucoup de mots coréens sont utilisés, ce qui implique encore plus notre entrée dans la société coréenne. Nous découvrons la pauvreté, la dureté des déménagements, la laideur mais aussi la beauté, la vie, la mort, les traditions coréennes, les plats typiques... Tout devient élément de vie dans ce décors qui nous est atypique. 
C'est malgré tout un roman plutôt vide car il n'y a aucune action. L'histoire est calme, tranquille, douce. Elle semble être une mélodie. Le texte pourrait être lu par la Mère, et nous pourrions nous endormir. Nous sommes transportés dans un autre monde, où la culture semble être venue d'ailleurs.
L'auteur nous transmet des conseils sur la vie de manière très féminine, fleurie et d'une grande beauté et sagesse sur des sujets particulièrement durs. C'est aussi un roman sur le temps qui passe, sur la jeunesse qui s'envole, sur le présent mais aussi particulièrement sur le passé. 



Enfants, nous avions toujours les yeux tournés vers l'avenir. Chaque jour passé 
contribuait au lendemain. Chaque lendemain à l'année suivante.
C'est ainsi que nous arrivions à supporter notre triste présent. Dans notre 
innocence, nous n'attendions du futur que de bonnes et savoureuses choses. 
Un jour, alors que je marchais dans la rue, je me suis rendu
compte que je ne pensais ni au futur ni même au présent. Mon esprit n'était plus
tourné que vers le passé. Un passé auquel je n'avais plus accès que par mes 
vagues souvenirs. 




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