mercredi 24 mai 2017

Ville Avoisinant la Terre - Jorj A. Mhaya



Titre : Ville avoisinant la Terre

Auteur : Jorj Abou Mhaya

Publication : 2016

Maison d'édition : Denoël

Couverture : Gérard Lo Monaco / Nicolò Giacomin

Traduction : Traduit de l'arabe (Liban) par Sophie Guerrive et Jorj A. Mhaya

Nombre de pages : 80

Résumé : Farid Tawill, rentre du bureau un soir pour découvrir que l'immeuble dans lequel il habite avec sa famille a disparu et que sa ville est différente. Il ne reconnaît plus rien. D'étranges créatures hantent les rues (transsexuel philosophe, foules hystériques, un maire sous le costume de Batman obèse). Une atmosphère de violence sature ce labyrinthe confus livré au chaos. Complètement perdu, Farid se réfugie chez son ami Émile, qui vient de quitter femme et enfants pour s'installer avec sa maîtresse Ani, une très belle artiste. À mesure que la nuit avance, les fantômes, les remords, les espérances et les échecs du passé assiègent Farid.

Sur l'auteur : Jorj Abou Mhaya est né à Beyrouth pendant la guerre civile. Avant de s'intéresser à la bande dessinée, il a commencé par peindre : il expose ses premières toiles à l'âge de dix-sept ans à l'International Art Gallery de Londres. Il devient ensuite caricaturiste et illustrateur pour divers journaux et agences de publicité à Beyrouth et au Moyen-Orient. Ville avoisinant la Terre, son premier album, publié en langue arabe par les éditions Dar Onboz, a remporté le prix du meilleur album du Festival international de la bande dessinée d'Alger.




Commentaire personnel : Durant la 32ème Comédie du livre, à Montpellier, en Mai 2017 j'ai eu la chance de pouvoir m'occuper de cet auteur qui est incroyable. Il apprend toujours le français donc on a parlé en anglais. Il s'est installé à Aix-en-Provence récemment. C'est quelqu'un de très timide, réservé, calme, qui prend son temps. Jorj est un homme très talentueux, avec son propre style (il dessine des hommes avec de grands cous). Il utilise une technique particulière, mais c'est juste époustouflant. L'histoire semble être assez étrange à première vue, et elle l'est toujours à la deuxième. Cela n'empêche pas que le travail accomplit est incroyable, que tout est original (les cous, la couleur sépia, le style d'aquarelle...). Il m'a expliqué qu'il utilisait des métaphores pour montrer la violence de son pays (à travers notamment les foules qui courent violemment). Il m'a aussi fait comprendre que c'est Farid qui a tout imaginé, il pensait si fort à changer de vie qu'il s'est mit à tout imaginé, à ne plus voir son appartement, à voir des choses inexistantes... Il a tellement souhaité vivre une vie différente qu'il l'a eue. Jorj veut nous faire comprendre que l'imagination est toujours plus importante et plus présente que la réalité, et que nous devons faire attention à garder le juste équilibre afin de ne pas sombrer dans la sénilité.






En ce qui concerne l'étrange Batman bouffi, Jorj m'a gentiment répondu en me donnant son interprétation sur cet étrange personnage.




Traduction : Le Batman (gros-homme) ressemble aux voyous de la milice pendant la guerre, il y en avait beaucoup de ce type dans chaque milice libanaise portant le pseudonyme de Mad-Max, ou Rambo enragé etc.
Aussi ces types étaient au top de leur carrière après la guerre depuis qu'ils ont pris d'importantes positions au sein du nouveau gouvernement, mais ils conservent la même attitude et croyance vulgaire envers les gens et leurs rivaux.
Batman dans l'histoire est la caricature exagérée de ces genres de personnages.

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