dimanche 9 juillet 2017

Docteur Sleep - Stephen King



Titre : Docteur Sleep

Auteur : Stephen King


Publication : 2013


Maison d'édition :Le Livre de Poche 


Couverture : Sean Freeman


Traducteur : Traduit de l'anglais (États-Unis) par Nadine Gassie

Nombre de pages : 757

Sur l'auteur




Né en 1947 à Portland (Maine), Stephen King a connu son premier succès en 1974 avec Carrie. En une trentaine d'années, il a publié plus de cinquante romans et autant de nouvelles, certains sous le pseudonyme de Richard Bachman. Il a reçu de nombreuses distinctions littéraires, dont le prestigieux Grand Master Award des Mystery Writers of America pour l'ensemble de sa carrière en 2007. Son oeuvre a été largement adaptée au cinéma.



Résumé : Danny Torrance, le petit garçon, qui, dans Shining, sortait indemne de l'incendie de l'Overlook Palace, est devenu un adulte. Alcoolique et paumé comme l'était son père, il est maintenant aide-soignant dans un hospice où, grâce aux pouvoirs surnaturels qu'il n'a pas perdus, il apaise la souffrance des mourants. On le surnomme Docteur Sleep. Lorsqu'il rencontre Abra, une fillette de 13 ans pourchassée par un étrange groupe de voyageurs, Danny va retomber dans l'horreur. Commence alors une guerre épique entre le bien et le mal...

Citation :

Du coin de l'oeil, il aperçut quelque chose d'écrit sur le miroir au-dessus du lavabo. Écrit au rouge à lèvres.
Je ne dois pas regarder.
Trop tard. Sa tête avait pivoté ; il entendit les tendons grincer dans son cou comme de vieux gonds rouillés. Et après ? Quelle importance ? Il savait ce que c'était. Mrs. Massey avait disparu, Horace Derwent avait disparu, solidement bouclés dans les coffres-forts qu'il gardait rangés tout au fond de son esprit, mais l'Overlook n'en avait pas encore terminé avec lui. Sur le miroir, écrit non pas au rouge à lèvres mais avec du sang, il y avait ce seul mot :

TROMAL

Et en dessous, dans le lavabo, un petit T-shirt des Braves d'Atlanta maculé de sang.
Ça n'en finira jamais, pensa Danny. L'Overlook a brûlé et ses fantômes les plus terribles sont enfermés dans des coffres-forts, mais je ne peux pas enfermer le Don parce qu'il n'est pas juste à l'intérieur de moi, il est moi. Sans alcool pour les anesthésier au moins un peu, ces visions continueront jusqu'à me rendre fou.
Il voyait son reflet dans le miroir avec TROMAL flottant devant son visage, appliqué comme une marque au fer rouge sur son front. Ce n'était pas un rêve. Il y avait le T-shirt d'un enfant assassiné dans son lavabo et un chapeau rempli de sang dans sa baignoire. La folie guettait. Il pouvait la voir approcher dans ses grands yeux exorbités.
Et puis, comme le faisceau d'une torche dans le noir, la voix de Dick Halloran : Fils, tu vois peut-être des choses, mais c'est comme les images dans un livre. Tu n'étais pas sans défense à l'Overlook quand tu étais petit et tu n'es pas sans défense aujourd'hui. Loin de là. Ferme les yeux, et quand tu les rouvriras, toutes ces horreurs auront disparu.
Il ferma les yeux et attendit. Il essaya de compter les secondes mais ne pu aller au-delà de quatorze avant que les nombres se perdent dans le tumulte rugissant de ses pensées. Il s'attendait presque à sentir des mains -peut-être celles de la femme au chapeau - se refermer autour de sa gorge. Mais il resta debout là. De toute façon il n'avait nulle part ailleurs où aller.
Rassemblant son courage, Dan ouvrit les yeux. La baignoire était vide. Le lavabo était vide. Il n'y avait rien d'écrit sur le miroir.

Commentaire personnel : Stephen King a révélé dans une interview qu'il s'était pas mal posé la question à propos du futur de Danny Torrance. Il a reçu même plusieurs questions sur lui par des fans qui désiraient en savoir un peu plus. Se prêtant au jeu, King nous livre ici un roman encore mieux que Shining, beaucoup plus mature, plus flippant. On a le thrill du début à la fin, sans cesser de faire défiler les pages. Le suspens est incroyable et est poussé très loin, comme il a l'habitude de faire.
Au début je n'ai pas bien suivit tous ces mélanges de personnages. Il faut savoir qu'il y en a plusieurs dans les cent premières pages, et il faut s'accrocher pour suivre parce qu'ils seront tous très importants  par la suite. Après avoir compris les personnages clés, on devient accro. 
Pour ceux qui commencent la lecture et qui ne comprennent pas deux trois éléments, je vais essayer de vous expliquer.

Qu'est-ce que c'est que le Nœud Vrai ? C'est un groupe de plusieurs personnes, une centaine, qui ont "cyclé" car ils possèdent en partir le Don. Ils ne sont plus vivants mais ne sont pas morts non plus. Ils vivent (presque) éternellement et survivent en aspirant la vapeur du Don des autres. Soit ils aspirent toute la vapeur en torturant les victimes jusqu'à ce que mort s'en suive, soit ils les font se transformer en eux. Abra, la jeune fille pense que ce sont des sortes de vampires.

Qui est Abra ? C'est une jeune fille de treize ans au milieu du roman. Elle commence à développer le Don dès son plus jeune âge sans le vouloir. Elle peut lire dans les pensées des autres, arrive à laisser son corps où elle est, mais placer son esprit dans un autre endroit pour manipuler les autres... Elle a le Don dix fois plus fort que Dan. Elle a deux parents (Lucy et Dave [David]) et une arrière grand-mère, Concella qui est italienne. Abra, lorsqu'elle a trois ans environ, arrive à communiquer avec Danny grâce à un tableau noir qui est chez lui. Dix ans plus tard, ils se rencontrent enfin car elle a des problèmes avec les gens du Nœud Vrai. Ils veulent prendre toute la vapeur d'Abra car elle possède un Don incroyable, et pourrait les soigner de la rougeole qui tue toute la Tribu du Nœud Vrai à petit feu. Abra, avec l'aide de Dan, va essayer de s'en débarrasser. Comme King le dit si bien dans le roman, La vie est une roue, et elle revient toujours à son point de départ. L'auteur a choisi en effet de faire se dérouler la scène du "combat final" sur le terrain où se dressait autrefois l'Overlook Palace. Est-ce un hommage ou une simple malédiction ? En tout cas ce que je peux dire, c'est que King a gentiment placé des références à Shining tout au long de Docteur Sleep

J'ai lu ce roman en français a contrario de Shining, mais je pense avoir fait un bon choix car le langage était un poil plus complexe que le dernier. L'écriture reste simple, grossière comme du Stephen King, mais on voit qu'il a acquis de l'expérience à travers toutes ses années d'écriture.

Encore une fois l'auteur arrive à nous faire rentrer dans la tête du personnage principal. Mais là il s'est surpassé encore une fois car il a réussi à nous faire rentrer dans la peau non seulement de Danny Torrance, mais en plus de Abra.

Autre détail que j'ai relevé et qui m'a fait pensé à un épisode de Dr. House (oui je trouve toujours des rapprochements à des séries, je sais), c'est Azraël (Azzie). C'est le vieux chat qui se trouve dans l'hôpital où travaille Dan. Ce chat a lui aussi le Don, mais le Don de prédire la mort des gens. Ce qu'il fait, c'est qu'il se met sur le lit d'un des mourants, et attend que Dan vienne. Quand il arrive, Azzie repart car il a accomplit son travail. Et à ce moment là on sait que le patient ne va pas tarder à mourir. Dans ces cas-là, Dan sait ce qu'il doit faire. Il enfile la blouse de Docteur Sleep et parvient à les faire mourir en douceur, en les faisant passer de "l'autre côté" sans souffrir. Quand il fait ça, Dan a une vision de la vie du mourant en accéléré. C'est le petit côté fleur bleue de King, ça, non ?

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