mardi 5 septembre 2017

1984 - George Orwell





Titre : 1984


Auteur : George Orwell


Publication : 1949

 
Maison d'édition : Folio


Couverture : Georges Rohner "L'homme et la machine" (détail)

Traducteur : traduit de l'anglais par Amélie Audiberti

Nombre de pages : 391

Sur l'auteur



George Orwell est le nom d'écriture de Eric Arthur Blair. Il est né en 1903 en Inde et est mort de la tuberculose à 46 ans en 1950 à Londres. L'adjectif "orwellien" est utilisé en référence à l'univers totalitaire imaginé par l'écrivain anglais.  Il est considéré comme un écrivain visionnaire, créateur de la figure du Big Brother. 
Eric Blair s'engage dans l'armée britannique en 1922 et devient sergent en Birmanie. Il démissionne en 1927 et retourne à Londres, décidant alors de ne se consacrer qu'à l'écriture. C'est de cette expérience qu'il tire son dégoût de l'impérialisme.





Résumé : 1984 est un roman d'anticipation et se déroule à Londres. Ici, le monde présenté est fictif et est divisé en trois continents : l'Océania (les "Amériques, les îles de l'Atlantique, y compris les îles Britanniques, l'Australie et le Sud de l'Afrique"), l'Eurasia ("toute la partie nord du continent européen et asiatique, du Portugal au détroit de Behring") et l'Estasia ("comprend la Chine et les contrées méridionales de la Chine, les îles du Japon et une portion importante, mais variable, de la Mandchourie, de la Mongolie et du Tibet"). L'Océania, où se déroule l'histoire, vit sous une dictature très forte. Il y a un parti unique où le chef est inexistant mais pourtant omniprésent : Big Brother. C'est un personnage que personne n'a vu mais que malgré tout nous savons qu'il nous épie.

Big Brother est infaillible et tout-puissant. Tout succès, toute réalisation, toute victoire, toute découverte scientifique, toute vertu, sont considérés comme émanant directement de sa direction et de son inspiration. Personne n'a jamais vu Big Brother. Il est un visage sur les journaux, une voix au télécran. Nous pouvons, en toute lucidité, être sûrs qu'il ne mourra jamais et, déjà, il y a une grande incertitude au sujet de la date de sa naissance. Big Brother est le masque sous lequel le Parti choisit de se montrer au monde. 

 Il regarde les faits et gestes de chacun et n'hésite pas à torturer, à emprisonner et à tuer les personnes qui n'obéiront pas à lui. Le slogan Big Brother is watching you ! (Big Brother vous regarde) est symbolique du régime totalitaire et montre bien l'omniprésence du parti. Ce dernier est composé de trois autres slogans : "La guerre c'est la paix", "La liberté c'est l'esclavage", "L'ignorance c'est la force", que l'on retrouve souvent dans le roman. 
La politique de ce monde visionnaire est composé de quatre ministères. Le ministère de la Paix s'occupe de la guerre, celui de la Vérité, des mensonges, celui de l'Amour, de la torture, celui de l'Abondance, de la famine.
Le personnage principal est Winston Smith, il a la quarantaine et travaille au ministère de la Vérité. C'est-à-dire qu'il a pour but de modifier les journaux déjà publiés afin de corriger les "erreurs" du Parti. Il fait donc parti du ministère qui fait en sorte de modifier la vérité afin de faire croire à la population ce qu'il veut. Le parti ne se trompe jamais. Lorsque l'Histoire est réécrite, nous pouvons être sûrs que ce que nous lisons est vrai, même si il y a écrit que la Terre est neuve de 1 000 ans, alors nous devons le croire.

C'est donc sous ce régime totalitaire que Winston tente de se rebeller, de vivre une histoire d'amour qui est interdite, d'avoir des sentiments qui sont proscrits, d'avoir sa propre liberté de pensée autre que celle du parti, ce qui est formellement condamné. 

Pour l'anecdote, le personnage principal de 1984 s'appelle Winston Smith, et ce nom n'a pas été choisi par hasard. D'abord Winston car l'homme le plus populaire en Grande-Bretagne à cette époque était bien évidemment Winston Churchill ; et Smith puisque c'est le nom de famille le plus répandu en Angleterre. Winston Churchill a d'ailleurs dit à son médecin avoir lu deux fois le roman et l'avoir adoré.  

Analyse personnelle de la fin : J'ai regardé quelques sites sur ce roman, expliquant qu'à la fin du roman, Winston est libéré, revoit Julia et avec indifférence ils prennent chacun un chemin opposé. Ma version de la fin est différente. Comme le dit Winston à un moment dans le roman, quand tu es prisonnier tu peux te prendre une balle à n'importe quel moment, mais en revanche tu le sais dix secondes avant. Je pense donc qu'à la fin, le dernier chapitre serait finalement les dix secondes de fin de vie du personnage principal, idéalisant sa liberté. Il aurait donc imaginé être libre, dehors, sur une terrasse d'un café, en train de boire un verre de Gin immonde, aurait croisé Julia, lui aurait parlé, et ils se seraient séparés. La balle serait un retour à la réalité, son entrée dans finalement ce que j'appellerais la liberté dans ce monde totalitaire et violent, où la liberté d'expression et de pensée n'ont pas leur place.

Citation :

Il prit le livre d'Histoire élémentaire et regarda le portrait de Big Brother qui en formait le frontispice. Les yeux hypnotiseurs le regardaient dans les yeux. C'était comme si une force énorme exerçait sa pression sur vous. Cela pénétrait votre crâne, frappait contre votre cerveau, vous effrayait jusqu'à vous faire renier vos croyances, vous persuadant presque de nier le témoignage de vos sens.
Le Parti finirait par annoncer que deux et deux font cinq et il faudrait le croire. Il était inéluctable que, tôt ou tard, il fasse cette déclaration. La logique de sa position l'exigeait. Ce n'était pas seulement la validité de l'expérience, mais l'existence même d'une réalité extérieure qui était tacitement niée par sa philosophie. L'hérésie des hérésies était le sens commun. Et le terrible n'était pas que le Parti tuait ceux qui pensaient autrement, mais qu'il se pourrait qu'il eût raison.
Après tout, comment pouvons-nous savoir que deux et deux font quatre ?

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