samedi 30 septembre 2017

Mémoires d'une Geisha - Yuki Inoue





TitreMémoires d'une Geisha

Auteur : Yuki 
Inoue

Publication : 1997

Maison d'édition : Picquier poche

Couverture : Picquier & Protière

Traducteur : traduit du japonais par Karine Chesneau

Nombre de pages : 280

Sur l'auteur : ??

RésuméNée en 1892, vendue à l'âge de huit ans, Kinu Yamaguchi fera l'apprentissage du dur métier de geisha. C'est un peu l'envers du décor qu'elle raconte : avant de porter le kimono de soie, il lui faudra vivre un apprentissage rigoureux, étudier tous les arts de divertissement et endurer pour cela privations, exercices physiques traumatisants, soumission aux coups sous les ordres de la " Mère " et des " grandes sœurs ". Après son initiation sexuelle, elle s'enfuira, puis reviendra vivre dans le " quartier réservé " avant de devenir elle-même patronne d'une maison de geishas. 
Récit bouleversant, description édifiante de la vie de tous les jours dans l'intimité d'une okiya, avec ses cérémonies, ses coutumes, ses fêtes et ses jeux. On y entend des histoires de plaisirs, de chagrins, de courage aussi, qui éclairent sous un jour nouveau ce monde fermé sur lequel l'Occident ne cesse de s'illusionner.

Citation

Beaucoup de patronnes détestaient voir les geishas, "celles qui excellent dans les arts", entreprendre l'étude de la lecture et de l'écriture au Nyokôba. Il était en effet habituel d'interdire les journaux jusqu'à la fin du remboursement de leur dette. "Les lectures d'articles ne sont pas une bonne chose pour une geisha", ne cessaient de répéter les "mères" à leurs "filles". Kinu s'entendait dire : "Tu pourrais devenir "dérangeante". Et puis surtout, ne lis pas de livres. Si tu deviens savante, tu ne pourras jamais trouver de protecteur !" Ces femmes pensaient qu'il valait mieux pour les geishas rester à l'écart de la société et ignorer les nouvelles du monde. Elles ne tenaient pas à ce que leurs jeunes recrues se mettent à réfléchir, et c'était ce qui se passait lorsque celles-ci parcouraient des livres. Dans sa jeunesse, Kinu aimait les romans et en particulier ceux d'Izumi Kyôka qu'elle ne pouvait lire que la nuit et en cachette de la mère. A la lumière de la flamme d'une lampe à pétrole dont la mèche était à peine sortie, elle lisait un livre emprunté à l'un de ses clients, prenant sur ses heures de sommeil pourtant nécessaire après son fatigant travail aux zashiki. Kinu appréciait l'écrivain Izumi parce que, me dit-elle un jour : "Comme n'importe quelle adolescente, j'aimais, j'adorais ou j'admirais toujours quelqu'un. Et comme dans notre milieu, de tels sentiments étaient mal vus, je me sentais d'autant plus attirée par ces histoires romanesques qui me faisaient complètement rêver." Mais son petit manège était très vite démasqué (à cause de la diminution du niveau de pétrole) et plus d'une fois, elle se fit sévèrement réprimander.


Commentaire personnel : Ce roman nous plonge dans le Japon du XXème siècle. Ayant une idée vague de ce qu'est la geisha, j'ai pu apprendre les rites de passages, mais aussi quelques mots comme taata, mizu-age, okkasan... Taata est le nom qu'on donne à Kinu, pour dire "petite fille" quand elle arrive dans l'okiya. Le Mizu-age c'est le rite de passage des geishas lorsqu'elles perdent leur virginité avec un homme choisi par leur "mère", c'est-à-dire la patronne. Nous sommes donc plongés dans la culture asiatique, dans la nourriture jusqu'aux plantes, passant par les croyances et les prédictions. 
Kinu est la geisha dont l'histoire est racontée dans ce roman. Elle a une petite soeur, Sato, et un petit frère, Goichi. Sato deviendra par la suite geisha comme sa soeur, et Goichi pauvre comme leur père. 
On comprend petit à petit la difficulté de leur métier. Elles sont vendues très jeunes à la maison de geisha (okiya) pour une somme d'argent versée leurs parents. Puis pendant plusieurs années elles doivent apprendre le métier, c'est-à-dire apprendre l'art, la danse, le chant, apprendre à bien s'exprimer, à verser le thé d'une certaine manière... Elles portent des chaussures qui leur serrent les pieds afin d'avoir des petits pieds toute leur vie. 
Kinu travaille d'arrache-pied, et lorsqu'elle fait son mizu-age, donc lorsqu'elle perd sa virginité avec un inconnu décidé par sa "mère", elle sait que c'est à partir de ce moment précis qu'elle devient geisha. Le mizu-age est très important dans une maison de geisha car un client va payer beaucoup plus cher pour dépuceler une geisha. À partir de ce moment, chaque moment compte. Elle doit coucher avec un nombre inimaginable de partenaires différents afin d'avoir suffisamment d'argent pour rembourser sa dette. Quand la dette est remboursée, les geishas sont libres, mais comme le travail est difficile à trouver à cette époque, nombreuses sont celles qui restent travailler jusqu'à quarante ans, voire plus. 
Kinu est différente. Elle rembourse sa dette avec succès, devient célèbre dans les environs, et part. Elle fuit chez son oncle et se réfugie afin de retrouver son amant, mais leur histoire ne marchera pas. Elle décide alors, avec l'aide de sa soeur Sato, d'ouvrir sa propre okiya. 

L'histoire était passionnante, mais malgré que ce soit un classique, je n'ai aimé que la fin. Je l'ai trouvé long, avec un peu trop de mots japonais à mon goût. Cela devenait lassant lorsque l'histoire n'avançait pas. Ayant l'habitude de lire des polars, l'action n'était pas au rendez-vous, mais je le savais avant de lire ce roman donc cela ne m'a pas choqué. En revanche, je conçois que ce livre soit riche en détails de la dure vie quotidienne d'une geisha, et certaines informations m'ont vraiment plues. Je suis donc partagée sur ce livre.

1 commentaire:

  1. Merci pour cet avis ! De mémoire, Spielberg devait réaliser l'adaptation cinéma, et finalement il a passé la main à Rob Marshall. Je ne crois pas que le film soit particulièrement mémorable...

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