dimanche 22 avril 2018

Bon à Tuer - Paola Barbato



TitreBon à Tuer

Auteur : Paola Barbato

Publication : mars 2018

Maison d'édition : Denoël (Sueurs Froides)

Couverture : Constance Clavel

Traducteur : traduit de l'italien par Anaïs Bouteille-Bokobza

Nombre de pages : 416

Sur l'auteur





Née à Milan en 1971, Paola Barbato est scénariste pour la télévision et auteur de bande dessinée. Bon à tuer est son troisième roman publié en France, après À mains nues et Le Fil rouge. Elle vit près de Vérone avec ses trois filles.











Résumé : Corrado De Angelis et Roberto Palmieri sont deux écrivains que tout oppose. Le premier, neurochirurgien, doit son succès à la qualité de ses textes qui ont su redonner au roman policier ses lettres de noblesse. Palmieri est quant à lui un auteur vedette qui ne rate pas une occasion de faire le buzz et passe son temps sur les plateaux de télévision pour le plus grand plaisir de ses milliers de fans, et ce malgré la piètre qualité de ses romans. 

Les maisons d’édition de De Angelis et de Palmieri ont passé un accord diabolique : les deux auteurs sortiront leur nouveau polar le même jour à la même heure, et un prix sera décerné à qui vendra le plus de livres. La compétition sera lancée en direct à la télévision. Mais, le grand soir, rien ne se passe comme prévu, et De Angelis disparaît quelques minutes après avoir quitté le plateau. Le mystère s’épaissit lorsque débute une série de meurtres imitant à la lettre les crimes des thrillers de l’écrivain disparu. Une véritable chasse à l’homme commence alors, car tout porte à croire que Palmieri, jaloux et souffrant d’un indéniable complexe d’infériorité, est coupable. Mais la réalité est bien différente et, comme dans chaque roman de Paola Barbato, insoupçonnable.


Citation :

Au milieu  du vacarme modéré par les chauffeurs de public, transformés en réprobateurs d'intellectuels, les yeux de Roberto couraient partout. Maudits studios de télévision, faits d'ombres et d'obscurité, d'obscurité et d'ombres, et ces putains de projecteurs. Il les avait dans les yeux, il ne voyait pas tout le public, surtout les gens placés derrière lui, qui regardaient son cou si exposé, sans défense... Il posa la main sur sa nuque, affolé. Sa bouche était sèche mais il ne voulait pas demander d'eau : il ne savait pas qui la lui servirait, et il avait oublié de rappeler à Cesare d'en apporter de chez lui ou d'en acheter au distributeur automatique d'en bas. Où était Cesare, d'ailleurs ? Disparu en régie, à raconter des ragots sur lui et sur sa crise de l'après-midi. Pourtant il ne s'agissait pas d'une crise : il n'avait jamais rien ressenti de semblable ! Il regardait autour de lui, il cherchait, ne voyait pas, n'écoutait pas cet idiot de Lollo qui faisait son show et ne distinguait même pas De Angelis, à quelques mètres de lui, qui se caressait les moustaches. Il avait déjà oublié le notaire qui s'était présenté à lui, sans qu'il comprenne pourquoi. Il fallait rester en alerte, observer, être prêt et rapide. Parce qu'elle était là. Il en était certain : elle était là.


Commentaire personnel : Ce livre, dévoré en quelques jours, m'a vraiment plu. C'est vraiment un roman original qui sort des clichés du polar, à savoir le sang, les descriptions sans fin de cadavres, ou les maisons inquiétantes. Ici, nous nous situons dans le monde littéraire, où, lors d'une émission télévisée, deux auteurs s'affrontent : De Angelis et Palmieri. Suite à l'émission, De Angelis est porté disparu, et nous suivons par chapitre l'histoire de cet auteur qui vit un cauchemar, qui devient la marionnette d'un malade, persuadé qu'il peut transformé des personnes en personnages de la série de romans de De Angelis. Après avoir été retrouvé, non sans séquelles, une autre personne est portée disparue. Et l'enquête suit son cours, aidée par une femme, un peu étrange, Médina, ayant toujours son chien avec elle. Elle est liée à De Angelis, par un lien très particulier, que je vous laisserai, je l'espère, découvrir. 

La traduction est vraiment fluide et très agréable à lire, et il y a un suspense tout au long de l'histoire. J'ai mis une vingtaine de pages avant de m'insérer vraiment dans le roman, et une fois dedans, impossible d'en sortir. J'étais plongée dans l'enquête, dans les personnages, dans la vie personnelle de Roberto Palmieri (qui est harcelé par une femme inconnue depuis des années, et dont nous savons l'identité mais lui ne la découvrira pas). La détraquée devient finalement appréciée, le suspect devient innocent et l'innocent devient coupable. Tous les personnages changent de rôle à la fin du roman. Cette série d'enlèvement marque bien l'esprit de chacun, les transforme et les bouleverse. 

Et lorsque nous pensons que le coupable va être enfin démasqué, il s'avère qu'il avait un tour de plus dans son sac, et qu'il est beaucoup plus malin que l'on pense. Ce "méchant", ce détraqué, ce malade, est vraiment dans son rôle, dans son élément. Nous arrivons à imaginer pourquoi il a fait tout ça, sans en comprendre le but. Son personnage est assez complexe et intéressant. Car malgré tout ce qu'il a fait, il a cette mentalité humaine qui est singulière. Ce personnage m'a beaucoup plu. 

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